Page:Franchère - Relation d'un voyage à la côte du nord-ouest de l'Amérique septentrionale, 1820.djvu/63

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insulaires comme hommes pour le service de l’établissement : le terme de leur engagement était de trois années, pendant lesquelles nous nous obligions à les nourrir et à les vêtir ; et à l’expiration de leur engagement, ils devaient recevoir cent piastres en marchandises. Le capitaine en engagea de même douze, pour le service du vaisseau. Ces gens, qui font d’assez bons matelots, parurent fort empressés à s’offrir à nous, et nous aurions pu en emmener un bien plus grand nombre.

Nous eûmes des vents contraires jusqu’au 2 de Mars, qu’ayant doublé l’extrémité occidentale de l’île, nous nous élevâmes au Nord, et perdîmes de vue ces contrées riantes et tempérées, pour entrer bientôt dans une région plus froide, et moins digne d’être habitée. Les vents furent variables, et il ne nous arriva rien d’extraordinaire jusqu’au 16, qu’étant à la hauteur de 35 dég. 11 min. Nord, et par les 138 dég. 16 min. de long. occidentale, le vent sauta tout à coup au S. S. O. et souffla avec une telle violence, qu’il nous fallût descendre perroquets et huniers, et courir sur notre voile de fortune, qui avait à peine six pieds au vent. Le roulis du vaisseau fut plus considérable que durant tous les coups de vent que nous avions essuyés