Page:Franchère - Relation d'un voyage à la côte du nord-ouest de l'Amérique septentrionale, 1820.djvu/72

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Nous étions partis de New-York, étrangers pour la plupart les uns aux autres ; mais arrivés à la Rivière Columbia, nous étions tous amis, et nous nous regardions presque comme frères. Nous regrettâmes surtout les deux Lapensée et Jos. Nadeau : ces jeunes gens avaient été commis aux soins particuliers de Mr. M’Kay, à leur départ de Montréal, par leurs parens ; et ils s’étaient acquis, par leur bonne conduite, l’estime du capitaine, de l’équipage, et de tous des passagers. Les frères Lapensée ne le cédaient à pas un de leurs compagnons, en activité, en courage, et en bonne volonté. MM. Fox et Aikin étaient deux hommes recommandables à tous égards : la perte de Mr. Fox surtout, eut été regrettée en tout tems, mais elle devait l’être doublement dans les présentes conjonctures : ce monsieur, qui avait déjà fait un voyage à la côte du Nord-Ouest, aurait pu rendre de grands services au Capitaine, et à la Compagnie. Les jours précédents avaient été des jours de crainte et d’inquiétude ; celui ci fut un jour de tristesse de deuil.

Le lendemain au matin, les mêmes messieurs qui avaient cherché inutilement l’insulaire de Sandwich, se remirent en route et nous apper-