Page:Francis de Miomandre - Écrit sur de l'eau, 1908.djvu/165

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En descendant la rue de Rome vers le domicile de madame Verrière, M. Cabillaud communiquait à Jacques quelques renseignements utiles sur le monde où il allait le faire pénétrer, et Jacques écoutait, saisi de respect et de gratitude :

— L’argent, mon cher ami, (je peux bien, au lieu de « mon petit », t’appeler déjà « mon cher ami », car ton existence et tes réflexions précoces t’ont mûri très vite), l’argent, mon cher ami, est une chose qui a tellement de valeur qu’il est vraiment absurde et même inconvenant de discuter le prix qu’il coûte… Il coûte très cher !… même quand on est réduit à travailler pour le gagner. Mais, coûtât-il encore le double, il reste toujours inappréciable… Madame Verrière le sait bien, elle qui ne s’est fait un ennemi d’aucun des gens sur lesquels elle prélève une commission en sus… Donne-moi la main voici un trottoir dangereux…

— Ah ! elle prélève une commission en sus du taux du prêteur ?…

— Tiens ! comment veux-tu qu’elle vive ?… Et puis, nous