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XXI
ET LES DIALOGUES SUR LA PEINTURE

l’auteur expose son vaste projet architectural d’une ville bâtie selon les lois de la beauté, de la grandeur et de l’hygiène. Mais les pages pour nous les plus dignes d’attention sont celles où l’artiste, maintenant désabusé, déplore la médiocrité d’une vie qu’il avait rêvée utile et glorieuse : « Mon enthousiasme d’autrefois s’est entièrement refroidi et perdu, par l’effet du temps et du lieu où je passe mes jours… je prends la résolution de faire connaître à Votre Altesse la raison pour laquelle je laisse s’éteindre ce peu d’intelligence de la peinture que Dieu m’a accordé et qui aurait pu devenir utile à ce royaume, si elle eût été autrement favorisée et encouragée. Je dirai aussi pour quelle raison je suis venu me faire cultivateur et vivre sur ce mont comme un homme inutile et qui n’est plus bon à rien… je suis tellement désabusé que rien au monde ne pourrait me faire quitter cette campagne où je vis, et où je suis plus satisfait de greffer une plante et de la voir croître que je ne le serais de tous les honneurs et de toutes les richesses de l’Orient… je suis méconnu et oublié dans cette campagne solitaire… Mais, afin qu’on ne croie pas que je regrette sans mesure ce que je ne désire plus aujourd’hui, c’est-à-dire la gloire que j’aurais pu espérer par la peinture, laissons tout cela de côté. »

Ces extraits font bien sentir dans quel désenchan-