Page:Francisco de Holanda - Quatre dialogues sur la peinture - 1548-1911.djvu/49

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DIALOGUE PREMIER


Mon intention en allant en Italie, où je fus envoyé par mon Roi, n’était pas de chercher d’autre profit ni d’autre honneur que de bien faire. Je n’avais en vue nul autre intérêt, tel que les bonnes grâces du pape ou des cardinaux de sa cour.

Et pourtant, Dieu le sait et Rome le sait, si j’avais voulu demeurer en cette ville, les facilités ne m’eussent sans doute pas manqué, tant par moi-même que par la protection de personnes haut placées dans la maison du pape. Mais toutes ces pensées étaient en moi si amorties que d’autres, plus nobles et plus de mon goût, ne les laissaient même pas traverser mon imagination ; lesquelles pouvaient sur moi beaucoup plus qu’aucune convoitise de bénéfices ou d’expectatives, que j’aurais au moins pu emporter avec moi, comme font ceux qui vont à Rome.