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QUATRE DIALOGUES SUR LA PEINTURE

La seule chose que j’eusse toujours présente, c’était en quoi je pourrais servir par mon art le Roi, notre maître, qui m’avait envoyé en ce pays ; cherchant toujours en moi-même comment je pourrais dérober et emporter en Portugal les gentils chefs d’œuvre de l’Italie, pour le plus grand plaisir du Roi, des infants, et du sérénissime seigneur l’infant Dom Luiz2.

Je me disais : « Quelles forteresses ou cités étrangères n’ai-je pas encore en mon livre ? Quels édifices éternels, quelles pesantes statues y a-t-il encore en cette ville, que je n’aie dérobés et que je n’emporte, sans charrettes ni navires, sur de légers feuillets ? Quelle peinture en stuc ou grotesque découvre-t-on dans les excavations et les ruines tant de Rome que de Baies ou de Pouzzoles, dont le plus curieux ne se trouve esquissé sur mes cahiers3 ? »

Et je ne savais œuvre antique ou moderne de peinture, sculpture, ou architecture, du meilleur de laquelle je n’eusse pris quelque