pentier et de maçon toutes les fois qu’il en avait besoin, moyennant la nourriture et deux sous bons par jour. En 1686, cette obligation de faire des journées de charpentier fut confirmée, avec cette différence que le seigneur devait payer douze liards pour chacune, ou nourrir les ouvriers, à son choix.
Canton de Pau. — Ce canton a ses Cagots en aussi grand nombre que les autres parties du Béarn. Dans la commune d’Assat, on en compte trois familles, dans celle d’Idron quatre ou cinq, dans celle d’Ousse deux, à Jurançon huit, à Gelos deux ou trois, à Bizanos trois et même plus. À Aressy, il y avait dans le cimetière une place réservée pour les Cagots. On se rappelle, à Idron et à Gelos, avoir connu des descendants de ces parias qui, ayant ambitionné d’être admis dans la confrérie du Saint-Sacrement établie dans les églises de ces communes, s’étaient vus repoussés avec mépris, et n’avaient trouvé ouverte devant eux que la confrérie du Rosaire. À Ousse, la manière de sonner l’Angélus était différente pour les Cagots, et il n’était sonné qu’après l’Angélus ordinaire. À Jurançon, on les astreignait à avoir, devant la principale porte de leur habitation, une figure d’homme sculptée en pierre, et un coin du cimetière leur était particulièrement consacré. Il serait curieux de savoir ce que représentaient ces sculptures ; mais c’est en vain qu’on le chercherait : comme elles étaient pour les Cagots une distinction injurieuse, ils les ont détruites avec le plus grand soin. Ils n’ont pas pu en faire autant pour un censier de 1704, relégué dans un coin des archives municipales, dans lequel les familles cagotes de Jurançon se trouvent inscrites à la suite les unes des autres. En tête de l’article qui leur est propre, on lit ces mots : Chapitre deus Cagots. Des registres pareils, dressés l’un en 1674, l’autre en 1762, se conservent dans les communes de Gelos et de Bizanos, et signalent
