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l’existence de quatre familles de Cagots[1]. Dans le premier de ces deux villages, ils avaient un coin à part dans le cimetière. Si l’on en croit les gens de l’endroit, les Cagots devenaient la proie, à certaines époques, d’une espèce de délire, connu sous le nom de cagoutille ; on ajoute que, lorsque cette frénésie commençait à leur prendre, ce qui arrivait ordinairement aux nouvelles ou aux pleines lunes, les ouvriers charpentiers, maçons et autres de cette caste, quittaient leur travail, lançant leurs outils à force de bras et à tout hasard, et allaient vagabonder çà et là en faisant mille folies, jusqu’à ce que l’accès fût passé. Un mari, ajoute-t-on, en prévint le retour chez sa femme à force de la battre et en la menaçant de la tuer. D’autres anecdotes, rapportées par M. Domengine, instituteur à Gelos, ne permettent pas de douter de l’existence de cette frénésie, qui, cependant, ne m’a été signalée par nul autre que lui et par un septuagénaire de Lurbe. À ces anecdotes, M. Domengine joint les détails suivants, qui ne sont pas sans intérêt. D’après le récit de plu-

  1. Bergeret, Cagot, possédé sa maison, jardin et cazaláa, de contenance de trois quarts, sept escats ; confronte à orient chemin du soigneur, à occident terre, et jardin de Yurque-Débat, midi Torres de Cabeittut, septentrion terre d’Arnaud Sabï. — Paye 10 deniers. Liv. ter. de Gelos, arpentage général de janvier 1674.

    Pourtau Debat, dit Lacoudure, Capot.

    Possède une maison, jardin et enclos, qui confronte d’orient avec terre de Cassou, d’occident et septentrion avec terres et enclos de Bordenave et de Layus, du midi avec terres de Moucheda, le ruisseau entre deux, lequel varie neantmoins en plusieurs endroits sà et là ; contient la dite pièce demi-arpent et trente-un escats. Ci 2 q. 31 esc.

    Pour raison de laquelle paye de fief au seigneur sept sols, un denier et une poule, à livrée ci. Ci 1 l. 8 s. 7 d.

    Prat, Capot.

    Possède une maison et jardin, qui confronte d’orient avec terre, jardin de Marthres dit ci-devant Suberbielle, d’occident avec terre, jardin de Palette, du midi avec le chemin, rue publique, et du septentrion avec terre de M. de Bizanos ; contient la dite pièce vingt escats. Ci 20 escats.

    Pour raison de laquelle paye de fief au seigneur six sols, trois deniers et une poule, à livrée. Ci 5 s. 7 d.

    Liv. ter. de Bizanos, 1762.