Page:Francisque-Michel - Histoire des races maudites, tome I.djvu/118

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Balère : c’est là qu’on enterrait les Cagots de Sevignac, qui, à en juger par les actes mortuaires relatifs à ceux du XVIIe siècle, qu’on retrouve dans les registres de la paroisse[1], étaient plus nombreux qu’aujourd’hui.

Arrondissement de Bayonne.

Le Pays Basque, dans lequel nous allons entrer, a ses Cagots, qui y sont appelés Agotac. Si l’on en croit la population au milieu de laquelle ils vivent, ils sont, en général, excessivement lascifs, doux, présomptueux, hâbleurs, adroits, dissimulés, avides et de mauvaise foi[2] ; ils n’ont ni

  1. Guirantine de Luzo, Cagote, de Loubée, mourut le 26 avril 1657, et fut ensevelie le mesme jour devant Balère.

    Daniel de Lanabère, Cagot, de Loubée, mourut le 13e septembre 1661, ayant receu tous les sacrements, et fut ensevely le 14e dud. mois.

    Guilhem de Joangros, Cagot, mourut muny des sacrements, le 25 septembre 1665, et fut ensevely dans le cimetière des Cagots devant Balère, le 26 dud. mois.

    Jean de Joangros, Capot, mourut le 15e février 1669, muny de tous les sacrements, et fut ensevely le mesme jour.

    Mathieu de Joangros, Capot, mourut le 16e avril 1672, muny des sacrements de pénitence et extrême-onction : fut ensevely le mesme jour.

    Pierre de Lanabère, Capot, de Loubée, aagé d’environ 8 ans, mourut et fut ensevely le 25 avril 1672.

    Joanette de Joangros, Capote, mourut le 7 janvier 1674, ayant reçu tous les sacrements ; fut ensevelie le 8e dud. mois.

    Jean de Lalassère, antignior, mourut le 13e juillet 1680, muny des sacrements de pénitance et extrême-onction ; fut ensevely le 14e dud. mois.

    N. B. Loubée est une section au N.-E. de Sevignac, qui dépend de cette paroisse.

    Les individus ci-dessus désignés ont tous été enterrés par Bernard Labeyrie, alors curé de Sevignac, Loubée et Baziet, où il est mort le 19 septembre 1689.

  2. La tradition a conservé le proverbe suivant : « Si vous devez à un Cagot, payez-le tout de suite ; s’il vous doit, recouvrez sans retard. » Parler avec autant d’emphase qu’un Agota est une expression proverbiale qui a également cours dans le Pays Basque. Voyez la note de M. Guyon, col. 318 et 319. M. Pordoy, instituteur à Hosla, m’écrit qu’il a connu un cordonnier de cette commune, dont on ignorait l’origine, mais qui était réputé Cagot parce qu’il était menteur.