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Canton de Bayonne. — À Bayonne, il ne reste rien des Agots, si ce n’est une source qui porte leur nom et qui est située hors de la ville, du côté de Lachepaillet et de Saint-Léon[1] : ce qui semble indiquer qu’il y avait là une réunion de ces malheureux. À Biarrits, ils habitaient un quartier nommé Gardague, composé de trente maisons environ : ce qui supposerait trente familles d’Agots. Comme le nom de ce quartier est entièrement omis dans le registre de la confrérie du St-Sacrement, dressé en 1760, il en résulte évidemment qu’on ne recevait pas de Cagots dans cette association. Un autre registre, également conservé à la mairie, nous apprend quelles professions ils exerçaient plus particulièrement, professions de bûcheron, de charpentier, de menuisier, de garde-champêtre, de journalier, que dédaignaient vraisemblablement les habitants de pur sang ; on y trouve nommé un certain Augier de Pédauque (Pied-d’Oie)[2], que son nom n’autorise pas à ranger parmi les Agots, en l’absence de l’épithète qui ne leur manque jamais dans le livre en question.

Leur race n’est point complètement éteinte à Anglet, où l’on remarque encore la petite porte et le bénitier à leur usage. Ces objets se retrouvent également à Arcangues, où il existe encore huit ou dix familles réputées cagotes, mais pour la plupart mélangées et issues d’unions mixtes. S’il est certain que, dans l’église, ils étaient séparés des habitants de race franche, il n’est que probable qu’ils étaient enterrés à part.

Canton de Bidache. — On peut affirmer la chose plus positivement pour les Cagots de Came, qui avaient aussi une porte,

  1. Nouvelle Chronique de la ville de Bayonne, par un Bayonnais (M. Baylac). Bayonne, de l’imprimerie de Duhart-Fauvet, 1828, in-8 ; pag. 242, 243.
  2. Ce nom se retrouve dans celui de M. Mirassou-Pédauque, propriétaire-électeur à Balansun.