zins, et qu’ils sont aussi puants que peu orthodoxes[1]. Plus loin, le même commentateur, voulant expliquer l’expression quanard de Savoie, par laquelle son auteur semble désigner les Vaudois, dit qu’il fait allusion aux Cagots, qu’on tenait, ajoute-t-il, pour également infectés d’hérésie[2].
Comme je l’ai dit, l’opinion de Marca sur l’origine des Cagots avait prévalu sur toutes les autres ; un avocat au parlement de Toulouse, M. Vanque-Bellecour, crut avoir trouvé un argument sans réplique en faveur de ce système. Voici comment il s’exprime dans un factum contre les Cagots de Monbert : « On lit dans l’Histoire Universelle de Charron, que le valeureux Yezith, ou Gizith avoit rempli toute la terre de son nom glorieux par la brillante défaite de Hoemen, fils d’Ali, gendre et neveu de Mahomet. Voilà tout le mystère que renferme le mot Yesite dévoilé, et qui ne permet plus de douter que les Cagots ne descendent des Sarrasins, puisque le mot Yezite est un composé de celui de Yezith, grand Emir, ou Califfe des Sarrasins[3]. »
Quelle que fût la force de cet argument, les populations pyrénéennes, surtout les Basques, persistèrent à regarder les Cagots comme les descendants des Wisigoths : nous en avons pour garant Boureau Deslandes, qui, en 1753, donnait quelques détails sur les Agots du pays de Labourd[4], et pour preuve un passage du P. Manuel de La-
- ↑ Œuvres de maître François Rabelais, avec des remarques historiques et critiques de M. Le Duchat… À Amsterdam, chez Jean Frédéric Bernard, m. dcc. xli. trois vol. in-4 ; tom. 1er, pag. 235, note 82. Le Duchat y cite P. de Marca.
- ↑ Ibidem, tom. 1er, pag. 266. La note se termine par un renvoi au Scaligerana.
- ↑ Dissertations sur les anciens Monumens de la ville de Bordeaux, sur les Gahets, etc., par M. l’abbé Venuti… À Bordeaux, chez Jean Chappuis, etc. m. dcc. liv. in-4 ; pag. 136.
- ↑ De quelques particularités peu connues du païs de Labourd (Recueil de différents traités de physique et d’histoire naturelle,… seconde édition. À Paris, chez J. F. Quillau, mdccxlviii—M.dcc.liii, trois volumes in-12 ; tom. ii, pag. 113).