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Page:Francisque-Michel - Histoire des races maudites, tome I.djvu/42

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tiens et les Chinois[1], mentionne les Cagots, à propos des Poulichis et des Parias des Indes, et surtout des Porchers de l’Égypte, auxquels on avait interdit l’entrée des temples, qui étaient distingués du reste de la nation, et ne pouvaient s’allier qu’entre eux.

Cependant le peuple, dans le sud-ouest de la France, continuait à regarder les Cagots comme les descendants des Goths, tandis que les hommes éclairés se rangeaient de l’avis de P. de Marca, c’est-à-dire voyaient dans ces malheureux un reste des Sarrazins vaincus par Charles-Martel : c’est là du moins le parti que prirent deux foristes célèbres du XVIIIe siècle, M. de Maria et Labourt, qui, aux chapitres des droits du prince et des seigneurs, et des qualités des personnes, traitent assez longuement des Cagots[2].

Tels étaient les systèmes en vogue sur l’origine de ces parias, lorsque Court de Gebelin publia son Dictionnaire étymologique de la langue françoise, dans lequel on lit deux articles sur les races maudites dont nous parlons, l’un consacré aux Cagots, l’autre aux Cacous de la Bretagne. Dans le premier[3], il fait succinctement le détail des vexations dont les Cagots étaient l’objet, et il cite le travail de P. de Marca, dont, dit-il, on ne peut tirer aucun parti. Il mentionne aussi la dissertation de Venuti, que sans doute il n’avait pas lue ;

  1. À Berlin, chez C. J. Decker, m. dcc. lxxiii. in-8 ; tom. Ier, pag. 188, 189.
  2. Les Mémoires et Éclaircissements sur le for et la coutume de Béarn, par M. de Maria, avocat, ne se trouvent que dans la bibliothèque de quelques érudits béarnais ; c’est un manuscrit estimé qu’on ne se procurerait à aucun prix. Celui que j’ai vu est de format in-folio, il contient 269 pages, et porte la date de 1767. Ce que l’auteur dit des Cagots se lit pag. 7 et 180.

    L’ouvrage de Labourt sur le for et la coutume de Béarn est beaucoup plus complet et fort estimé ; c’est un manuscrit très rare, dont je ne connais qu’un exemplaire, gros in-4 de 723 pages.

  3. Monde primitif, analysé et comparé avec le monde moderne, considéré dans les origines françoises… À Paris, chez l’Auteur, etc. m. dcc. lxxviii. in-4 ; col. 244-246.