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Page:Francisque-Michel - Histoire des races maudites, tome I.djvu/48

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ment de sa réfutation[1], peuvent exercer et exercent réellement telle profession que bon leur semble. Ils ne sont point esclaves ni ne le furent jamais. La misère, les maladies ne sont pas plus leur partage que celui de tous les citoyens qui les environnent. Ils ne sont point désarmés. Ils ne sont ni goitreux, ni imbécilles. Leur race n’a aucun caractère de dégénération. Leur articulation est aussi distincte que celle de tous les autres individus. Leur teint n’est ni livide ni basané. Leur complexion n’est ni plus foible, ni leur prétendue stupidité plus marquée que chez les autres hommes, » etc. L’auteur rapporte ensuite les articles du for de Béarn relatifs aux Cagots et aux ladres, qu’il paraît confondre, et fait l’histoire de la première de ces deux classes de réprouvés, en se servant des documents connus de son temps, et en citant Pierre de Marca, ainsi que Labourt et de Maria, commentateurs de la coutume de Béarn.

« Aux Cagots du Béarn, ajoute-t-il[2], M. Ramond joint encore ceux des deux Navarres. J’ai voyagé dans la Navarre espagnole, sans y avoir vu, ni entendu parler d’aucun Cagot : plusieurs assurent néanmoins qu’il en existe quelques uns ; mais qu’on les y considère, lorsqu’ils en rapportent la preuve, comme des familles anciennes, dignes d’être assimilées à la meilleure Noblesse du pays. J’ai également voyagé dans la Navarre françoise : je n’y ai vu, ni entendu parler d’aucun Cagot, comme de fait il ne sauroit y en avoir. La Coutume de la Province Basque de Soule, rédigée en 1520, n’en fait nulle mention. » Hourcastremé continue de réfuter Ramond, non seulement pour ce qu’il dit des Cagots, mais relativement à son système sur la formation

  1. Les Aventures de messire Anselme, chevalier des loix, par M. Hourcastremé. À Paris, chez Bossange et Compagnie… 1792, in-8 ; tom. Ier, p. 375.
  2. Pag. 382.