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Page:Francisque-Michel - Histoire des races maudites, tome I.djvu/68

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plutôt il se défend de conclure, en ces termes : « Il faut désormais renoncer à trouver l’explication de cette énigme historique, à moins que quelque découverte heureuse ne vienne mettre en lumière des titres anciens, ignorés jusqu’à ce jour. Pour le moment, le plus sage est encore de s’en tenir à la déclaration des auteurs qui, ne pouvant dire ce qu’étaient les Cagots, se sont bornés à énoncer ce qu’ils n’étaient pas ; et il faut conclure avec eux que les Cagots et les Cacous n’étaient ni des moines, ni des anachorètes, ni des lépreux, mais une certaine race d’hommes dévoués à la haine des autres hommes[1], » etc.

C’est également en 1833, qu’à la suite du premier volume de son Histoire de France[2], M. Michelet publia une dissertation « sur les Colliberts, Cagots, Caqueux, Gésitains, etc. » L’auteur y répète une partie de ce qui avait été dit avant lui, sans faire connaître rien de nouveau ; il reproduit même des erreurs, dans lesquelles il ne fût pas tombé, s’il eût recouru aux originaux[3] ; après avoir fait connaître les principaux systèmes existant au sujet des Cagots, le savant historien conclut ainsi : « Au reste, peut-être doit-on admettre à la fois les opinions diverses que nous avons rapportées ; tous ces éléments entrèrent sans doute successivement dans ces races maudites, qui semblent les Parias de l’Occident. »

Dans le tome premier de la France pittoresque, qui parut en 1835, si l’on s’en rapporte au titre, M. Abel Hugo indique « comme appartenant à la famille sémitique, les Burrins de l’Ain, les Chizerots de Saône-et-Loire, les Agotac ou Cas-

  1. Pag. 55. Ce morceau a été répété, sans aucun changement, dans le Dictionnaire de la conversation et de la lecture, t. ix. Paris, Belin-Mandar, mdcccxxxiii, in-8 ; p. 438-442.
  2. Paris, librairie classique de L. Hachette, 1833, in-8 ; p. 495-499.
  3. Il dit, par exemple, des Cagots, p. 497 : « On les appelait aussi pelluti et comati ; cependant les Aquitains laissaient également croître leurs cheveux. » Nous avons vu plus haut que c’était les Cagots qui appelaient les Aquitains velus.