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carotac des Basses-Pyrénées et quelques peuplades du Var et des Hautes-Alpes, qui sont presque certainement d’origine sarrazine[1]. » Plus loin, au tome troisième, il développe cette phrase de la manière suivante : « On trouve dans le pays basque une race d’hommes que les habitants considèrent comme descendants des Sarrasins, et qu’ils désignent sous les noms de Agotac et Cascarotac. En les examinant de près, on distingue dans leur physionomie les caractères un peu affaiblis du sang africain ; ils ont même gardé quelques coutumes étrangères. Quoiqu’ils soient établis depuis plus de mille ans dans le pays, et qu’ils aient embrassé le christianisme, ces malheureux sont victimes des préjugés les plus impies[2], » etc.

Si nous rouvrons le premier volume à la page 295, nous trouverons, sur les Caqueux, un article succinct, emprunté presque textuellement au curieux ouvrage de M. Habasque[3]. L’auteur, au lieu de choisir une opinion entre celles qui ont été émises sur l’origine de ces malheureux, se borne à rapporter que, suivant quelques écrivains, ils descendent des Alains, que les Bretons avaient réduits en esclavage, et à faire mention du mépris et du dédain auxquels ils ont toujours été en butte dans leur pays.

Cette répugnance héréditaire et encore subsistante des Bretons pour les Caqueux acquérait, la même année, un témoignage de plus, que la patrie et le talent de son auteur

  1. Page 15, en note.
  2. Page 10, colonne 2.
  3. Notions historiques, géographiques, statistiques et agronomiques, sur le littoral du département des Côtes-du-Nord, etc. Saint-Brieuc, chez Madame veuve Guyon, 1832, deux volumes in-8. — Tome iii, Guingamp, chez B. Jollivet, octobre 1836, un vol. in-8. Voyez tome Ier, pag. 85 et 86. L’auteur, recherchant les causes de la proscription générale dont les Caqueux étaient frappés, dit : « Ce qui nous a paru le plus vraisemblable à cet égard, c’est que les métiers de cordiers, de tonneliers, etc., ont été pendant long-temps exercés par les lépreux. »