de Cagot. Dans les premiers temps, ce ménage faisait des solives de sapin, qu’il allait vendre à la ville et ailleurs ; il y eut ensuite, dans cette famille, des tireurs de laine ; aujourd’hui on y trouve un chirurgien et un garde-champêtre. « La seconde génération, que j’ai connue, m’écrit M. Arrou, possédait les mêmes caractères de physionomie que les Cagots de Lourdes, et de plus une tête d’un développement plus qu’ordinaire. Ces différences n’existent plus dans la génération actuelle, confondue avec les autres habitants. Le peuple ne reconnaît les Cagots qu’à l’absence du lobe auriculaire. »
À Luz, chef-lieu de canton dans le même arrondissement, il y avait autrefois un grand nombre de Cagots ; il ne reste plus aujourd’hui que le souvenir de ces hommes. On désigne encore deux familles comme descendant de ces malheureux ; mais elles vivent parfaitement bien avec les autres habitants, et n’en diffèrent en rien sous le rapport de leur physionomie et de leurs mœurs. Si j’ai dit que les Cagots étaient autrefois nombreux à Luz, c’est que j’ai été amené à le penser par la porte et le bénitier qui leur étaient réservés dans l’église du lieu[1].
Tout le monde, à Saint-Pé, chef-lieu de canton dans le même arrondissement, s’accorde à croire qu’il y existe en-
- ↑ Ce bénitier, si souvent cité, se trouve incrusté à l’angle intérieur du mur de la porte qui est au midi de la chapelle contiguë à l’église, et presqu’en face de la petite porte du mur d’enceinte par où entraient les Cagots. Suivant toute apparence, il fut enlevé du mur primitif de l’église-mère en 1589, et placé où il se trouve aujourd’hui ; mais on l’a tellement incrusté dans le mur, qu’il n’y a qu’un des angles qui paraisse. L’artiste y avait sculpté la tête de quelque animal ; mais cette tête, formant saillie, a été dégradée et même coupée.
On trouve des vues de l’église de Luz, dans les Souvenirs des Pyrénées, par J. Jacottet… À Paris, chez Gihaut frères, sans date, grand in-folio, no 31 ; et dans l’ouvrage intitulé Excursion dans les Pyrénées… par Fk. Mialhe et Fk. Dandiran. À Paris, chez Mialhe frères, 1837, grand in-fol., no 65.