Page:Franck - Le communisme jugé par l'histoire, 1871.djvu/103

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de sollicitude pour les siens, il cessera de prêter l'oreille à ceux qui lui disent qu'il n’a que des droits et point de devoirs, et que ses droits se confondent avec ses besoins.

Aux forces qu'il trouvera en lui-même, l’ouvrier ainsi préparé pourra joindre la puissance de l’association. Uni à des compagnons non moins intelligents, non moins honnêtes que lui, il pourra traiter d’égal à égal avec ses patrons. Car si les bras réclament le concours du capital, le capital n’a pas moins besoin de la coopération des bras. Mais il faut avant tout que l’association soit libre, qu’elle naisse et se conserve par le libre consentement de ses membres, qu’elle soit une application nouvelle et non la répudiation du principe de liberté. La Société internationale a pris pour base le principe contraire. Son but est le communisme, ses moyens sont la violence et la terreur. C’est par la révolution et la guerre civile qu’elle essaie en ce moment même[1] de réaliser son programme. Aussi la Société internationale, loin de servir les classes laborieuses qu’elle a la prétention de représenter, est elle l’instrument de leur ruine et de leur abaissement.

Enfin, il ne suffit pas que les ouvriers s’entendent entre eux, il faut aussi qu’ils s’entendent avec ceux qui dirigent les travaux de l’industrie par leur science et

  1. 15 mai 1871.