Page:Franck - Le communisme jugé par l'histoire, 1871.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à leur but et au caractère du temps qui les voit naître. Il n’est donc pas étonnant que, dans un siècle de révolutions, il se soit attaché surtout aux questions qui intéressent l’ordre social, et qu’il ait mis au jour ces doctrines malfaisantes que, par un étrange renversement du langage, on désigne sous le nom de socialisme.

Le socialisme, c’est la prétention, non pas de réformer, mais de refaire la société de fond en comble, de la constituer sur de nouvelles bases, de changer toutes ses conditions, de substituer un autre droit à son droit, une autre morale à sa morale, comme si le crime et la folie avaient été jusqu’à présent ses seuls législateurs. En effet, si nous écoutons les adeptes de cette nouvelle alchimie, on ne conçoit rien de plus inique, de plus désordonné, de plus infâme que le régime sous lequel nous vivons. L’homme exploité par l’homme, le pauvre par le riche, le faible par le fort, la spoliation un droit, le travail une servitude, la misère augmentant chaque jour son empire, des classes entières fatalement vouées au vice et au crime, partout la division, la corruption, le mensonge, le doute : tels en sont les principaux résultats. Qu’on se garde bien d’en accuser les fautes, l’imprévoyance et les passions de l’individu. Toutes les passions sont légitimes, toutes sont utiles à notre bonheur, il ne s’agit que d’en savoir tirer parti. L’homme fait le bien et le mal selon le milieu dans lequel il vit, selon les rapports qu’on lui fait avec ses