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Page:Franck - Le communisme jugé par l'histoire, 1871.djvu/42

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autres peuples de l'Orient les assimilaient aux esclaves. « Une femme et un esclave, dit le législateur indien[1], ne peuvent rien posséder, parce que tout ce qu’ils peuvent acquérir est la propriété de celui dont ils dépendent. » La caste sacerdotale, qui était maîtresse de tout sur les bords du Nil et du Gange, ne possédait rien en propre chez les Juifs, et vivait exclusivement des sacrifices et des offrandes déposés sur l'autel. « Tu n’hériteras pas, dit Dieu par la bouche «le son prophète à la race d'Aaron [2] ; tu n’hériteras pas, et il n’y aura pas de part pour toi au milieu de mon peuple ; c’est moi qui suis ta part et ton héritage au milieu des enfants d’Israël. » Mais si la propriété était individuelle, elle n’était pourtant pas complète, comme je viens de le faire remarquer. A la communauté, telle qu’elle existait chez certains peuples et au profit de certaines castes, avec l’esclavage pour condition. Moïse avait voulu substituer l’égalité. C’est dans ce but qu’après avoir partagé la terre promise entre toutes les familles d’Israël, et après avoir assigné à chacune d’elles un lot proportionné au nombre de ses membres, il institua l’année jubilaire comme le terme où tous les immeubles vendus devaient retourner à leurs premiers possesseurs ou à leurs descendants,

  1. Lois de Manou, liv. VIII, stance 416.
  2. Nombres, chap. XVIII, v. 20.