Page:Franck - Le communisme jugé par l'histoire, 1871.djvu/60

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dée, autant que le permettent le respect des mœurs et les liens de la famille, sur l’égalité et la communauté. Pas d’autres catégories que celles qui indiquent la différence des âges, des sexes et des rapports naturels : les enfants, les jeunes garçons, les jeunes filles, les frères et les sœurs non mariés, les époux, les veufs et les veuves, telles sont les seules classes ou, pour parler leur langue, les chœurs qu’on distingue chez les frères moraves. Pas d’autres dignités que celles qui s’obtiennent par l’élection et par l’âge, que celles que réclament la direction morale, l’instruction religieuse et l’administration matérielle de l’association. La communauté se compose de plusieurs maisons, dont une seule contient quelquefois trois mille personnes. Une maison se divise en plusieurs chœurs, dont chacun a deux chefs : un assistant à qui sont confiés les intérêts spirituels, et un serviteur qui répond de ses intérêts matériels. Les chœurs d’hommes sont conduits par des hommes, et les chœurs de femmes par des femmes. Les chefs de ces chœurs, réunis au prédicateur et à l’assistant général, forment, sous la présidence de ce dernier, le conseil des anciens, et au-dessus de ce conseil vient se placer celui de la communauté. Les enfants reçoivent tous la même éducation, et, arrivés à l’âge où leurs forces le permettent, ils apprennent un art ou un métier qu’ils exercent toute leur vie. Les célibataires, divisés par sexes, habitent la maison com-