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Page:Franck - Le communisme jugé par l'histoire, 1871.djvu/99

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relative et des incapacités absolues) ; qu’est-ce que les cœurs étroits, les âmes basses et vulgaires, les infirmes de toute espèce auront à gagner à cette oppression, j’allais dire à cette répression systématique de la force, du talent, du génie, de la vertu, de la foi, des généreuses affections, de l’énergie fécondante du travail libre, de toutes les grandeurs et de toutes les puissances de la nature humaine ? Tout ce qu’on aura enlevé à la liberté individuelle, on l’aura, retranché à la société. Le savant n’est pas seul à profiter de sa science, ni l’artiste des créations de son génie, ni le commerçant et l’industriel des capitaux qu’ils ont formés ; c’est le corps social tout entier qui en jouit de proche en proche, comme on voit une source bienfaisante descendre des sommets d’où elle a jailli jusque dans les vallées les plus profondes. Oui, Proudhon a raison, le communisme, conséquence nécessaire de l’égalité sociale, ne peut être caractérisé que par ces mots : « la religion de la misère. »

De là une dernière réflexion, étroitement liée à la précédente et qui servira peut-être à ébranler un des préjugés les plus répandus aujourd’hui, une des erreurs les plus dangereuses de la politique révolutionnaire. On dit : de même que la bourgeoisie a pris en 1789, dans la société et dans le pouvoir, la place de la noblesse, de même le peuple doit désormais