Page:Franck - Le communisme jugé par l'histoire, 1871.djvu/100

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prendre la place de la bourgeoisie. Et si vous voulez savoir en quoi consiste l'avénement du règne du peuple, on ne manquera pas de vous répondre que c’est dans la réalisation des idées socialistes, c'est-à-dire dans l'établissement d’un communisme plus ou moins conséquent. Ces deux propositions ne sont pas seulement fausses, elles sont incompréhensibles pour tout esprit que la passion ou l'idolâtrie des formules n’ont pas subjugué d’avance.

D’abord le communisme, comme on vient de s’en convaincre, ayant pour résultat inévitable de paralyser l’action de toutes les facultés ou au moins des plus nobles facultés de l’homme, de tarir toutes les sources de la richesse publique, de courber tous les membres de la société sous le joug de la même servitude ; le communisme, s’il pouvait de notre temps s’établir quelque part, ou si, après s’être établi, il pouvait durer, serait un mal pour tout le monde et ne serait un bien pour personne, il ne pourrait être considéré comme l’avénement d’un nouveau règne ; il ne serait que la fin de la liberté et de la civilisation.

Ensuite, comment comprendre que le peuple remplace la bourgeoisie ? Est-ce que ce sont là deux castes ennemies dont l’une est opprimée ou même gouvernée par l’autre ? Ce ne sont pas même deux classes distinctes, mais simplement, ainsi que je le disais plus haut, deux situations. Lorsqu’on vit du travail de ses mains,