Page:Franklin - La Science du bonhomme Richard.djvu/25

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qu’ils n’ont coûté ; mais, s’ils ne vous sont pas nécessaires, ils seront toujours trop chers pour vous. Ressouvenez-vous encore de ce que dit le bonhomme Richard : Si tu achètes ce qui est superflu pour toi, tu ne tarderas pas à vendre ce qui t’est le plus nécessaire. Réfléchis toujours avant de profiter d’un bon marché. Le bonhomme pense peut-être que souvent un bon marché n’est qu’apparent, et qu’en vous gênant dans vos affaires, il vous cause plus de tort qu’il ne vous fait de profit. Car je me souviens qu’il dit ailleurs : J’ai vu quantité de gens ruinés pour avoir fait de bons marchés. C’est une folie d’employer son argent à acheter un repentir. C’est cependant une folie que l’on fait tous les jours dans les ventes, faute de songer à l’almanach. Les sages, dit-il, s’instruisent par les malheurs d’autrui ; les fous deviennent rarement plus sages par leur propre malheur : felix quem faciunt aliena