Page:Franklin - La Science du bonhomme Richard.djvu/26

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pericula cautum. Je sais tel qui, pour orner ses épaules, a fait jeûner son ventre, et a presque réduit sa famille à se passer de pain. Les étoffes de soie, les satins, les écarlates et les velours, comme dit le bonhomme Richard, éteignent le feu de la cuisine. Loin d’être des besoins de la vie, on peut à peine les regarder comme des commodités : mais, parce qu’ils brillent à la vue, on est tenté de les avoir. C’est ainsi que les besoins artificiels du genre humain sont devenus plus nombreux que les besoins naturels. Pour une personne réellement pauvre, dit le bonhomme Richard, il y a cent indigens. Par ces extravagances et autres semblables, les gens bien nés sont réduits à la pauvreté, et forcés d’avoir recours à ceux qu’ils méprisaient auparavant, mais qui ont su se maintenir par le travail et l’économie. C’est ce qui prouve qu’un manant sur ses pieds, comme le dit fort bien le bonhomme Richard, est plus grand qu’un