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Vie

mes soins mistriss T… la marchande de modes, et il me pria de lui répondre à l’adresse de M. Franklin, maître d’école à N…

Il continua de m’écrire fréquemment, m’envoyant de longs fragmens d’un poëme épique, qu’il composoit, et qu’il m’invitoit à critiquer et à corriger. Je fesois ce qu’il désiroit ; mais non sans chercher à lui persuader de renoncer à ce travail. Young venoit précisément de publier une de ses satyres. J’en copiai une grande partie et l’envoyai à Ralph, parce que c’étoit un endroit, où l’auteur démontrait la folie de cultiver les muses, dans l’espoir de s’élever dans le monde par leur moyen. Tout cela fut en vain. Les feuilles du poëme continuèrent à m’arriver par chaque courrier.

Pendant ce temps-là, mistriss T… ayant perdu, à cause de Ralph, et ses amis et son commerce, étoit souvent dans le besoin. Elle avoit alors recours à moi ; et pour la tirer d’embarras, je lui prêtois tout l’argent qui ne m’étoit pas