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de B. Franklin.

que chose. Nous ne travaillions jamais le samedi, parce que c’étoit le sabbat de Keimer : ainsi nous avions chaque semaine deux jours à consacrer à la lecture.

Je fis de nouvelles connoissances dans la ville parmi les personnes qui avoient de l’instruction. Keimer me traitoit avec beaucoup de politesse et avec une apparente estime ; et rien ne me causoit de l’inquiétude, sinon la créance de Vernon, que j’étois encore hors d’état de payer, mes épargnes ayant été jusqu’alors très-peu de chose.

Notre imprimerie manquoit souvent de caractères, et il n’y avoit point en Amérique d’ouvrier qui sût en fondre. J’avois vu pratiquer cet art dans la maison de James à Londres, sans y faire beaucoup d’attention. Cependant, je trouvai le moyen de fabriquer un moule. Les lettres que nous avions me servirent de poinçons ; je jetai mes nouveaux caractères en plomb dans des matrices d’argile, et je pourvus ainsi assez passablement à nos besoins les plus pressans.