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Vie

Je gravois aussi, dans l’occasion, divers ornemens ; je fesois de l’encre ; je donnois un coup-d’œil au magasin ; en un mot, j’étois le factotum de la maison. Mais quelqu’utile que je me rendisse, je m’appercevois chaque jour qu’à mesure que les autres ouvriers se perfectionnoient, mes services devenoient moins importans. Lorsque Keimer me paya le second quartier de mes gages, il me donna à entendre qu’il les trouvoit trop considérables, et qu’il croyoit que je devois lui faire une diminution. Il devint, par degrés, moins poli et affecta davantage le ton de maître. Il trouvoit souvent à reprendre ; il étoit difficile à contenter ; et il sembloit toujours sur le point d’en venir à une querelle pour se brouiller avec moi.

Malgré cela, je continuai à le supporter patiemment. J’imaginois que sa mauvaise humeur étoit en partie causée par le dérangement et l’embarras de ses affaires. Enfin, un léger incident occasionna notre rupture. Entendant du bruit dans le voisinage, je mis la tête à la fenêtre pour