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de B. Franklin.

Pour l’exécuter, je construisis une presse en taille-douce, la première de ce genre qu’on eût vue dans le pays. Je gravai divers ornemens et vignettes. Nous nous rendîmes ensuite à Burlington, où j’imprimai les billets à la satisfaction générale. Keimer reçut, pour cet ouvrage, une somme d’argent, qui le mit en état de tenir long-temps la tête au-dessus de l’eau.

À Burlington, je fis connoissance avec les principaux personnages de la province. Plusieurs d’entr’eux étoient chargés, par l’assemblée, de veiller sur la presse, et d’empêcher qu’on n’imprimât plus de billets que la loi ne l’ordonnoit. En conséquence, ils devoient se tenir tour-à-tour auprès de nous ; et celui qui étoit en fonction, amenoit un ou deux de ses amis pour lui tenir compagnie.

J’avois l’esprit plus cultivé par la lecture que Keimer. Aussi nos inspecteurs fesoient-ils plus de cas de ma conversation que de la sienne. Ils m’invitoient à aller chez eux, me présentoient à leurs amis, et me traitoient avec la plus grande