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Vie

tantôt sur un point du dogme, tantôt sur l’autre, suivant que je les trouvois combattus dans les livres que je lisois, je commençai à douter de la révélation même.

Quelques livres contre le déïsme me tombèrent entre les mains. Ils contenoient, disoit-on, la substance des sermons prêchés dans le cabinet où Boyle fesoit ses expériences de physique. Il arriva qu’ils produisirent sur moi un effet précisément contraire à celui qu’on s’étoit proposé en les écrivant ; car les argumens du déïsme, qu’on y citoit pour les combattre, me parurent beaucoup plus forts que leur réfutation. En un mot, je devins un vrai déïste.

Ma doctrine pervertit quelques jeunes gens, particulièrement Collins et Ralph. Mais quand je vins, dans la suite, à me rappeler qu’ils avoient, l’un et l’autre, très-mal agi envers moi, sans en avoir le moindre remords ; quand je considérai le procédé de Keith, autre esprit fort, et ma propre conduite à l’égard de Vernon