aucune liaison avec les frondeurs. Il avoit, comme les autres philosophes, un thermomètre, pour connoître le degré de chaleur de l’atmosphère, et un baromètre, pour savoir à l’avance, si le temps seroit beau ou mauvais. Mais comme on n’a point encore inventé d’instrument pour découvrir, au premier coup-d’œil, si un homme a le caractère chagrin, mon philosophe se servoit, pour cela, de ses jambes. Il avoit une jambe très-bien faite ; mais l’autre ayant éprouvé un accident, étoit crochue et difforme.
Lorsqu’il se trouvoit, pour la première fois, avec un homme qui regardoit plus sa jambe crochue que l’autre, il commençoit à s’en défier ; et si cet homme lui parloit de sa vilaine jambe et ne lui disoit rien de la belle, il n’en falloit pas davantage pour déterminer le philosophe à n’avoir plus aucun rapport avec lui.
Tout le monde n’a pas le baromètre à deux jambes. Mais, avec un peu d’attention, tout le monde peut observer les signes de cette fâcheuse disposition à