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de B. Franklin.

chaque semaine, la moitié de ce qu’il payoit pour ma pension, j’entreprendrois de me nourrir moi-même. Il y consentit à l’instant ; et je trouvai bientôt le moyen d’économiser la moitié de ce qu’il m’allouoit.

Ces épargnes furent un nouveau fonds pour l’achat de livres ; et mon plan me procura encore d’autres avantages. Quand mon frère et ses ouvriers quittoient l’imprimerie pour aller dîner, j’y demeurois ; et après avoir fait mon frugal repas, qui n’étoit souvent composé que d’un biscuit, ou d’un morceau de pain, avec une grappe de raisin, ou, enfin, d’un gâteau pris chez le pâtissier et d’un verre d’eau, j’employois à étudier le temps qui me restait jusqu’à leur retour. Mes progrès étoient proportionnés à cette clarté d’idées, à cette promptitude de conception, qui sont le fruit de la tempérance dans le boire et le manger.

Ce fut à cette époque qu’ayant eu un jour à rougir de mon ignorance dans l’art du calcul, que j’avois deux fois manqué