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de B. Franklin.

soir, je me couchai avec une fièvre violente. J’avois lu quelque part, que dans ces cas, l’eau fraîche, bue en abondance, étoit un bon remède. Je suivis ce précepte ; je suai beaucoup la plus grande partie de la nuit, et la fièvre me quitta.

Le jour suivant, je passai le bac et continuai mon voyage à pied. J’avois cinquante milles à faire pour arriver à Burlington, où l’on m’avoit dit que je trouverois des bateaux de passage qui me porteraient à Philadelphie. La pluie tomba avec force toute la journée ; de sorte que je fus mouillé jusqu’à la peau. Vers midi, me trouvant fatigué, je m’arrêtai dans un mauvais cabaret, où je passai le reste du jour et toute la nuit. Je commençai à me repentir d’avoir abandonné la maison de mon frère. D’ailleurs, je fesois une si triste figure, qu’on me soupçonna d’être un domestique fugitif. Je m’en apperçus aux questions qu’on me fesoit, et je sentis que je courois risque d’être à tout moment arrêté comme tel. Cependant, le matin, je me