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de B. Franklin.

envers tout le monde, de m’efforcer d’obtenir l’estime générale, et d’éviter la satire et le sarcasme, auxquels il me croyoit trop enclin. Il ajouta qu’avec de la persévérance et une prudente économie, je pouvois amasser de quoi m’établir lorsque je serois majeur[1], et que si alors il me manquoit une petite somme, il se chargeroit de me la fournir.

Ce fut là tout ce que j’en obtins, excepté quelques petits présens qu’il me donna en signe d’amitié de sa part et de celle de ma mère. Muni alors de leur approbation et de leur bénédiction, je m’embarquai encore une fois pour New-York. La corverte où j’étois, ayant relâché à Newport, en Rhode-Island, j’allai voir mon frère John qui, depuis quelques années, s’y étoit établi et marié. Il avoit toujours eu de l’attachement pour moi, et il m’accueillit avec beaucoup d’affection. Un de ses amis, nommé Vernon, auquel il étoit dû, en Pensylvanie, environ trente-six livres sterlings, me pria de les rece-

  1. À l’âge de vingt-un ans.