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Vie

voir et de les garder jusqu’à ce que j’eusse de ses nouvelles. En conséquence, il me donna un ordre. Cette affaire m’occasionna, par la suite, beaucoup d’inquiétude.

Nous prîmes, à Newport, un assez grand nombre de passagers, parmi lesquels étoient deux jeunes femmes, et une dame quakeresse, grave et sensée, accompagnée de ses domestiques. J’avois montré assez d’empressement à rendre quelques légers services à cette dame ; ce qui l’engagea probablement à prendre quelqu’intérêt à moi. Ayant remarqué qu’il s’étoit formé entre les deux jeunes femmes et moi, une familiarité, chaque jour croissante, elle me tira à part et me dit : « Jeune homme, je suis en peine pour toi. Tu n’as point de parent qui veille sur ta conduite. Tu parois ne pas connoître le monde, et les pièges auxquels la jeunesse est exposée. Compte sur ce que je te dis. Ce sont-là deux femmes de mauvaise vie. Je le vois à toutes leurs actions. Si tu ne prends