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de B. Franklin.

et par d’autres personnes, que depuis son arrivée à New-York, il avoit été tous les jours ivre, et s’étoit conduit d’une manière extravagante. Il avoit aussi joué et perdu tout son argent. Ainsi je fus obligé de payer sa dépense à l’auberge, et de le défrayer durant le reste du voyage ; ce qui devint une charge très-incommode pour moi.

Burnet, gouverneur de New-York, ayant entendu dire au capitaine de notre navire, qu’un jeune passager, qui étoit à son bord, avoit beaucoup de livres, le pria de me mener chez lui. J’y allai ; mais je n’y conduisis pas Collins, parce qu’il étoit ivre. Le gouverneur me traita avec beaucoup de civilité ; me montra sa bibliothèque, qui étoit très-considérable, et s’entretint quelque temps avec moi, sur les livres et sur les auteurs. C’étoit le second gouverneur qui m’eût honoré de son attention ; et pour un pauvre garçon, comme je l’étois alors, ces petites aventures ne laissoient pas que d’être assez agréables.