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Vie

Nous arrivâmes à Philadelphie. J’avois recouvré en route l’argent de Vernon, sans quoi nous aurions été hors d’état d’achever notre voyage.

Collins désiroit d’être placé dans le comptoir de quelque négociant. Mais son haleine ou sa mine trahissoient, sans doute, sa mauvaise habitude ; car bien qu’il eut des lettres de recommandation, il ne put pas trouver de l’emploi, et il continua à loger et à manger avec moi, et à mes dépens. Sachant que j’avois l’argent de Vernon, il m’engageoit sans cesse à lui en prêter, me promettant de me le rendre aussitôt qu’il auroit de l’emploi. Enfin, il me tira une si grande partie de cet argent, que je fus vivement inquiet sur ce que je deviendrois s’il manquoit de le remplacer. Son goût pour les liqueurs fortes, ne diminuoit pas, et devint une source de querelles entre nous ; parce que quand il avoit trop bu, il étoit extrêmement contrariant.

Nous trouvant un jour dans un canot sur la Delaware, avec quelques autres jeunes