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Page:Franqueville - Voyage à la Maladetta, 1845.djvu/38

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du ciel se fût déchirée, et renvoyés par les échos des glaciers, ses craquements revenaient à nous plus aigres, plus incisifs.

Le ciel était en feu, chaque éclair dissipait pour un moment l’obscurité qui nous environnait, et dévoilait à nos regards le plus magnifique panorama ; les glaciers étincelaient ; les torrents semblaient rouler des flammes ; les montagnes dessinaient leurs cimes neigeuses sur les noires vapeurs où s’engendrait l’orage, tantôt s’abaissant sur les sommités des pics, elles les dérobaient à nos regards, tantôt se soulevant, elles nous laissaient apercevoir leurs formes heurtées et anguleuses. Battus par l’ouragan, les pins qui croissaient autour de nous agitaient leurs rameaux chargés de longs lichens pendants, et semblaient autant de géants agitant leurs bras chargés de chaînes ; puis tout rentrait dans l’obscurité, jusqu’à ce qu’un autre éclair nous montrât dans les nuages