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Page:Franqueville - Voyage à la Maladetta, 1845.djvu/40

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tenses. Leur bruit mettait pour parvenir à notre oreille plus de temps qu’il n’aurait dû le faire, ayant égard à la distance qui nous séparait du nuage où s’engendraient ces éclairs, et à son élévation. En effet, les détonations qui suivaient les éclairs de nuées beaucoup plus éloignées et beaucoup plus élevées, à en juger par la hauteur des pics qu’elles dominaient, parvenaient jusqu’à nous, avant celles qui sortaient de ce petit tourbillon. Nous ne pûmes attribuer ce singulier phénomène qu’à l’action des courants d’air qui imprimaient à ce nuage ce mouvement de rotation, et qui empêchaient le son de la foudre d’arriver à nous aussi promptement qu’il l’eût fait sans cela.

Peu à peu cependant le calme se rétablit dans la nature ; les étoiles reparurent, et sans le bruit extraordinaire du torrent grossi par l’orage, tout ce qui venait de se passer eût pu nous paraître un songe.