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Page:Franqueville - Voyage à la Maladetta, 1845.djvu/41

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Le lendemain dès la pointe du jour, nous nous mîmes en marche en contournant la montagne par l’ouest. Après avoir traversé un épais fourré de rhododendrum, nous nous engageâmes dans une forêt de vieux pins, véritable forêt vierge ; car la difficulté de ses abords avait empêché la hache de la profaner. Dans les endroits exposés aux avalanches, peu de ces arbres étaient restés debout, et une foule d’autres, gisant amoncelés sur la terre, présentaient le spectacle le plus désolant. À peine quelque arbre gigantesque avait-il pu leur résister ; il élevait au milieu de ces tristes débris sa tête blanchie par les ans, comme un vénérable patriarche pleurant sur les cadavres de ses enfants.

Dans les endroits que leur position a mis à l’abri des atteintes désastreuses de l’avalanche, la nature a repris toute sa force, et les pins élèvent