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Page:Franqueville - Voyage à la Maladetta, 1845.djvu/78

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Ils étaient arrivés presque à la crête de la montagne, lorsqu’une profonde crevasse se présenta devant eux. Elle était trop large pour être franchie. Barrau se décida à suivre ses bords jusqu’à ce que quelque pont de neige lui permit de la traverser. Après avoir parcouru une certaine distance, il vit la crevasse disparaître sous la neige. Il sonde avec son bâton ferré et trouvant la glace ferme, il s’élance en avant. Par malheur, la crevasse formait en cet endroit un coude brusque, et il tomba précisément dans le danger qu’il avait voulu éviter. La neige trop mince céda sous ses pieds et il fut précipité vivant dans cet horrible tombeau. Sa chute ne fut pourtant pas assez rapide pour qu’on ne l’entendît pas encore gémir quelque temps, et s’écrier d’une voix déchirante : J’enfonce, j’enfonce.

Dénués de cordages et de tout ce qui pouvait