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Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/312

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— Les dieux pleurent en contemplant les terres sans amour !

Et une autre :

— Nous avons perdu le chemin qui mène au soleil ; nos âmes ne peuvent plus fleurir, ni nos cœurs briller ; des mains ne portent plus de palmes.

Une encore :

— L’au-delà lui-même s’efface ; le royaume vers lequel nous emportaient nos religieux espoirs n’est plus, sans l’amour, que mirage, incertitude, désert immobile où des ombres de vautours se balancent…

Clélie n’entendait plus ; rentrée dans sa douleur, elle soupirait :

— Je l’ai perdu… Qu’il était beau ! Son sourire avait le prix des choses rares… Rien ne me parle plus que le souvenir du passé… Je l’ai perdu !

La vaillante qui avait ressuscité l’espoir, s’écria de nouveau :

— Si l’amour existe encore, ô mes compagnes chéries, il viendra vous trouver ici.

Amen, répondit gravement celle qui avait adjuré Clélie de se taire.