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Page:Frehel - Le Précurseur.pdf/313

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XV


Tous les bateaux au port et pavoisés ; des claquements d’oriflammes, des lis portés dans les bras des jeunes filles élargis en corbeille ; à terre, des jonchées de roseaux et de genêts ; des filets sans nombre balançant au long des rues leurs résilles blondes ; au seuil des portes, des femmes qui ajustent en hâte leurs atours ; des musiques qui balbutient ; des adolescents sveltes qui babillent, accoudés au puits ; des chants voilés qui s’échappent des cabarets béants, rapsodies lentes, plus religieuses que bachiques ; sur la mer toute d’argent bleu, des nefs chargées de femmes magnifiquement parées, qui, debout, en des attitudes sculpturales et mystiques, s’avancent vers les plages d’or ; l’église farouche et crépusculaire qui ouvre ses doubles portes ; à côté des reliquaires qui brillent, l’on y entrevoit de rudes images aux prunelles fixes, tenant