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le démolir et de le considérer comme une carrière à moellons.[1]

Le village de Tonquedec ne consiste guère qu’en huit ou dix maisons jetées ça et là parmi des massifs d’arbres. Pendant le séjour que j’y fis, je fus reçu avec la cordiale et simple hospitalité qui caractérise le clergé breton, chez M. le Hellec, recteur de la paroisse. Il me conduisit à l’ancienne maison du baillage seigneurial, située à peu de distance du château. On y voit encore trois stalles antiques, en bois de chêne sculpté d’ornements arabesques, et où siégeaient les juges de la seigneurie de Tonquedec, qui avait droit de haute, moyenne et basse justice.

Je quittai à regret les ruines imposantes de la forteresse que je viens de décrire, et prenant un chemin de traverse je me dirigeai, à travers un pays inculte, presque désert et tout couvert de bois, vers la ville de Tréguier. Le hameau de Coënec que je traversai ne m’offrit aucun objet digne de remarque. Dans celui de Coat-Loury, où j’arrivai peu après, je trouvai un de ces anciens manoirs, consistant en un simple corps-de-logis, flanqué d’une tourelle, si communs dans toute

  1. Ce fut en 1815 que je fis le voyage de Tonquedec et que j’en relevai le plan et les dessins ; depuis ce temps il a subi probablement de bien grandes mutilations et peut-être ne le retrouverait-on plus dans l’état que je viens de décrire.