Aller au contenu

Page:Freminville - Antiquites de la Bretagne Cotes du nord.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la Bretagne. Habitations modestes mais nobles, du pauvre archer en brigandine, du simple hallebardier, qui plus riches d’honneur que d’urgent, cultivaient souvent jadis de leurs propres mains, le champ qui les nourrissait, mais qui au premier signal, au premier appel du suzerain, fourbissaient leur salade enfumée, leur épée couverte de rouille, garnissaient leur trousse de vingt flèches acérées, mettaient une corde neuve à leur arc, et se rendaient bien en point au lieu où le banneret devait les passer en revue, pour y faire monstre, et faire voir qu’à tous les instants ils étaient toujours prêts à combattre pour le roi et pour la patrie.

J’aperçus d’un peu loin sur ma droite, les restes de l’antique et célèbre abbaye de Begars, achetée lors de la révolution par l’un des plus ardents démagogues de Pontrieux, qui la fait démolir en détail.

Je traversai la Roche-Derrien, petite ville où jadis était un fort château, mais qui depuis longtemps a entièrement été détruit. Cette ville du moins rappelle encore d’illustres souvenirs ; elle appartînt à Du Guesclin et fut l’origine de la fortune de ce héros, issu comme on le sait d’une famille peu opulente. Charles de Blois lui donna la seigneurie de la Roche-Derrien pour récompenser ses signalés services et il se plut à l’habiter souvent.