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74 ANTIQUITÉS

m’entraîna l’exploration de plusieurs monuments importants, qui se trouvaient hors de ligne.

Après avoir parcouru deux lieues par un chemin assez mauvais, mais qui traverse une campagne très-variée, j’arrivai au village de Lézardrieux, ou plutôt Liezartrieux, car son vrai nom celto-breton est lez-ar-trew, dû a sa position près de la rivière de Trew ou Trieux, comme on l'appelle aujourd’hui ; ces trois mots réunis signifiant près du Trîeuoc. Ce village n’a aucun édifice bien remarquable même son église, mais presque toutes les maisons en sont fort anciennes. L’une d’elles est habitée par les derniers descendants de la famille Plusquellec, très-ancienne en Bretagne et même jadis illustre. Cette maison d’ancienne chevalerie à bannière, a compté parmi ses membres un grand écuyer de Bretagne. Pauvre aujourd’hui et ignorée elle végète obscurément dans un misérable village.

Je descendis sur les bords de la rivière, dont l’aspect me rappela de ces souvenirs de jeunesse toujours plus chers au cœur de l’homme, à mesure qu’il avance en âge. En effet , ce fut dans cette rivière que se réfugièrent en 1806 les deux frégates la Syrène et la Revanche , elles y mouillèrent pendant sept mois au lieu appelé mélus, bien au-dessus de son embouchure. Ces deux frégates venaient de faire sous les ordres