DES CÔTES — DU — NORD. 75
des capitaines le Duc et Lambert, une longue et périlleuse cam pagne d’observations dans les mers du pôle Boréal. J’étais alors enseigne de vaisseau à bord de la Syrène , et chargé spécialement des travaux géographiques pendant ce pénible voyage. Exténués de fatigues et de privations, dévorés par le scorbut, qui avait diminué nos équipages de moitié et réduit le reste presqu’à l'impossibilité d’agir ; ne pouvant en conséquence tenter rentrée des ports de Brest ou de Saint-Malo, étroitement bloqués par des forces supérieures ennemies, nous fumes heureux dans cet état de détresse de trouver un abri sûr dans la rivière de Trieux, où nous pilota au milieu d’une foule d’écueils, le capitaine de vaisseau Le Bozec, de l’île de Bréhat, l’un des plus habiles marins qu’ait produit la Bretagne dans ces derniers temps. Ce fut de ce mouillage que j’adressai au ministre les journaux, les cartes et les plans que j’avais dressés dans le cours de la campagne et que je reçus de Son Excellence des témoignages flatteurs de sa satisfaction. Elle me chargea en même temps de lever un plan détaillé de la rivière, depuis Lézartrieux jusqu’à l’ile de Bréhat, en face de son embouchure. J’exécutai ce travail avec un soin minutieux et j’eus l’honneur d’en aller porter moi-même les résultats à Paris et de lis remettre entre les mains du ministre. Qu’on me
