Page:Fresnel - Œuvres complètes d'Augustin Fresnel tome 2.djvu/275

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

258’ THÉORIE DE LA LUMIÈRE. — QUATRIÈME SECTION. N" XXXVil. axes que dans une direction perpendiculaire à ce plan ; c’est aussi ce que l’expérience confirme.

J’ai collé bord à bord deux petites plaques de topaze de même épaisseur, taillées parallèlement à cette ligne milieu, mais dont l’une, placée à droite, avait ses faces parallèles au plan des axes et celle de gauche perpendiculaires à ce plan. La face par laquelle elles étaient collées l’une à l’autre était une face de clivage et par conséquent perpendiculaire à la ligne-milieu des deux axes. Or j’ai trouvé que les rayons extraordinaires traversaient ces deux plaques avec la même vitesse, conformément à ma théorie, tandis que les franges produites par les rayons ordinaires étaient rejelées vers la gauche, comme elle me l’indiquait encore ; j’ai vérifié à plusieurs reprises le sens de polarisation des franges, en sorte que je suis parfaitement sûr de ce résultat.

9

Mais l’écart que m’a donné l’observation est plus faible que celui que j’avais déduit d’avance des mesures de M. Biol ; d’après mon hypothèse, le calcul indiquait un intervalle de 91,1 largeurs de franges, et l’expérience ne m’a présenté que 16,6 ; la différence est 5,5, c’est-à-dire plus d’un quart. Proviendrait-elle de quelque faute de calcul ou d’une différence notable entre les propriétés optiques de la topaze limpide que j’ai employée et celles des topazes de M. Biot ; c’est ce que je n’ai pas le temps de chercher pour le moment. Mais les idées théoriques que j’ai adoptées sur la double réfraction me paraissent déjà assez bien confirmées par cette expérience, et surtout par leur accord avec la loi de M. Biot sur la direction des plans de polarisation et la loi de M. Brewster sur les différences de vitesse des rayons ordinaires et extraordinaires ; à la vérité je n’ai encore vérifié la concordance de cette seconde loi avec mon hypothèse que dans le cas particulier où le rayon est dans le plan des deux axes virtuels ; mais tout me porte à croire qu’elle se soutient dans l’ellipsoïde pour toutes les autres directions quelconques ; c’est ce que je vérifierai quand j’aurai le temps d’en faire le calcul, qui m’a paru un peu trop long pour que je l’entreprisse dans ce moment.