Page:Freud - Introduction à la psychanalyse (trad. Jankélévitch), 1923.djvu/174

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

obscurs, sinistres la nudité par des habits et uniformes. Vous voyez que nous sommes pour ainsi dire à cheval sur les deux genres de représentations : les symboles et les allusions.

En sortant de cette énumération plutôt maigre, nous abordons un domaine dont les objets et contenus sont représentés par un symbolisme extraordinairement riche et varié. C’est le domaine de la vie sexuelle, des organes génitaux, des actes sexuels, des relations sexuelles. La majeure partie des symboles dans le rêve sont des symboles sexuels. Mais ici nous nous trouvons en présence d’une disproportion remarquable. Alors que les contenus à désigner sont peu nombreux, les symboles qui les désignent le sont extraordinairement, de sorte que chaque objet peut être exprimé par des symboles nombreux, ayant tous à peu près la même valeur. Mais au cours de l’interprétation, on éprouve une surprise désagréable. Contrairement aux représentations des rêves qui, elles, sont très variées, les interprétations des symboles sont on ne peut plus monotones. C’est là un fait qui déplaît à tous ceux qui ont l’occasion de le constater. Mais qu’y faire ?

Comme c’est la première fois qu’il sera question, dans cet entretien, de contenus de la vie sexuelle, je dois vous dire comment j’entends traiter ce sujet. La psychanalyse n’a aucune raison de parler à mots couverts ou de se contenter d’allusions, elle n’éprouve aucune honte à s’occuper de cet important sujet, elle trouve correct et convenable d’appeler les choses par leur nom et considère que c’est là le meilleur moyen de se préserver contre des arrière-pensées troublantes. Le fait qu’on se trouve à parler devant un auditoire composé de représentants des deux sexes ne change rien à l’affaire. De même qu’il n’y a pas de science ad usum delphini, il ne doit pas y en avoir une à l’usage des jeunes filles naïves, et les dames que j’aperçois ici ont sans doute voulu marquer par leur présence qu’elles veulent être traitées, sous le rapport de la science, à l’égal des hommes.

Le rêve possède donc, pour les organes sexuels de l’homme, une foule de représentations qu’on peut appeler symboliques et dans lesquelles le facteur commun de la comparaison est le plus souvent évident. Pour l’appareil