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Page:Freud - Introduction à la psychanalyse (trad. Jankélévitch), 1923.djvu/173

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le facteur commun, letertium comparationis de la comparaison présumée. Une réflexion plus approfondie nous permettra parfois de découvrir ce facteur commun qui, dans d’autres cas, restera réellement caché. En outre, si le symbole est une comparaison, il est singulier que l’association ne nous fasse pas découvrir cette comparaison, que le rêveur lui-même ne la connaisse pas et s’en serve sans rien savoir à son sujet ; plus que cela : que le rêveur ne se montre nullement disposé à reconnaître cette comparaison lorsqu’elle est mise sous ses yeux. Vous voyez ainsi que le rapport symbolique est une comparaison d’un genre tout particulier et dont les raisons nous échappent encore. Peut-être trouverons-nous plus tard quelques indices relatifs à cet inconnu.

Les objets qui trouvent dans le rêve une représentation symbolique sont peu nombreux. Le corps humain, dans son ensemble, les parents, enfants, frères, sœurs, la naissance, la mort, la nudité, — et quelque chose de plus. C’est la maison qui constitue la seule représentation typique, c’est-à-dire régulière, de l’ensemble de la personne humaine. Ce fait a été reconnu déjà par Scherner qui voulait lui attribuer une importance de premier ordre, à tort selon nous. On se voit souvent en rêve glisser le long de façades de maisons, en éprouvant pendant cette descente une sensation tantôt de plaisir, tantôt d’angoisse. Les maisons aux murs lisses sont des hommes ; celles qui présentent des saillies et des balcons, auxquels on peut s’accrocher, sont des femmes. Les parents ont pour symboles l’empereur et l’impératrice, le roi et la reine ou d’autres personnages éminents : c’est ainsi que les rêves où figurent les parents évoluent dans une atmosphère de piété. Moins tendres sont les rêves où figurent des enfants, des frères ou sœurs, lesquels ont pour symboles de petits animaux, la vermine. La naissance est presque toujours représentée par une action dont l’eau est le principal facteur : on rêve soit qu’on se jette à l’eau ou qu’on en sort, soit qu’on retire une personne de l’eau ou qu’on en est retiré par elle, autrement dit qu’il existe entre cette personne et le rêveur une relation maternelle. La mort imminente est remplacée dans le rêve par le départ, par un voyage en chemin de fer la mort réalisée par certains présages