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Page:Freud - Introduction à la psychanalyse (trad. Jankélévitch), 1923.djvu/237

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Chapitre XIV
RÉALISATIONS DE DÉSIRS


Dois-je vous rappeler une fois de plus le chemin que nous avons déjà parcouru ? Dois-je vous rappeler comment, l’application de notre technique nous ayant mis en présence de la déformation des rêves, nous avons eu l’idée de la laisser momentanément de côté et de demander aux rêves infantiles des données décisives sur la nature du rêve ? Dois-je vous rappeler enfin comment, une fois en possession des résultats de ces recherches, nous avons attaqué directement la déformation des rêves dont nous avons vaincu les difficultés une à une ? Et maintenant, nous sommes obligés de nous dire que ce que nous avons obtenu en suivant la première de ces voies ne concorde pas tout à fait avec les résultats fournis par les recherches faites dans la seconde direction. Aussi avons-nous pour tâche de confronter ces deux groupes de résultats et de les ajuster l’un à l’autre.

Des deux côtés nous avons appris que le travail d’élaboration des rêves consiste essentiellement en une transformation d’idées en événements hallucinatoires. Cette transformation constitue un. fait énigmatique ; mais il s’agit là d’un problème de psychologie générale dont nous n’avons pas à nous occuper ici. Les rêves infantiles nous ont montré que le travail d’élaboration vise à supprimer par la réalisation d’un désir une excitation qui trouble le sommeil. Nous ne pouvions pas en dire autant des déformations des rêves, avant d’avoir appris à les interpréter. Mais nous nous attendions dès le début à pouvoir ramener les rêves déformés au même point de vue que les rêves infantiles. La première réalisation de cette attente nous a été fournie par le résultat qu’à vrai dire tous les rêves sont des rêves infantiles, travaillant avec des matériaux infantiles, des tendances et des mécanismes